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La notion de l'engagement dans le personnalisme communautaire d'Emmanuel Mounier
Depuis Søren Kierkegaard (1813-1855), la notion de l’engagement a été largement abordée par les philosophies de l’existence pour comprendre l’homme par la façon dont il s’implique au monde. Mounier, existentialiste chrétien, fait de l’engagement le pilier fondateur de l’existence authentique de la personne. Cette approche apparaît aujourd'hui comme une antithèse, car, sous prétexte de la complexit...
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Depuis Søren Kierkegaard (1813-1855), la notion de l’engagement a été largement abordée par les philosophies de l’existence pour comprendre l’homme par la façon dont il s’implique au monde. Mounier, existentialiste chrétien, fait de l’engagement le pilier fondateur de l’existence authentique de la personne. Cette approche apparaît aujourd'hui comme une antithèse, car, sous prétexte de la complexité du monde, des structures politiques et économiques, les hommes se replient sur eux-mêmes. Ils fuient la responsabilité d’être communicants et éprouvent la difficulté de s’inscrire dans la durée. Des engagements ponctuels sont, peut-être, les plus fréquents et se concrétisent par la recherche du confort, au détriment du sens ultime de la vie. Ceci provoque un malaise dans les rapports interpersonnels et contribue à l'invasion de l'individualisme qui banalise les rapports communautaires et familiaux.
L’engagement, dans l’optique du personnalisme communautaire de Mounier, se fait par un recueillement dans un processus de libération progressive. Il est alors la condition d'une vie exposée dans laquelle autrui apparaît comme l’authentificateur de la vie engagée. La personne s’expose dans une négation de soi par rejet du confort et, paradoxalement, elle se révèle comme un don. Ainsi, l’engagement est-il toujours tendu entre deux exigences : une inspiration vers l'absolu (S. Kierkegaard) et une praxis dans la matérialité de l'histoire (K. Marx). L’engagement s’établit dans le croisement de l’intériorité et l’extériorité, dans un réajustement constant. Mounier réagit contre les systèmes totalitaires qui aliènent l’existence humaine. La société d’aujourd'hui, postsystèmes totalitaires, disloque l'homme en optant pour l'esthétique et l'extérieur, tout en évinçant le spirituel et l'intérieur. Le spirituel est refoulé dans les fantasmes intimes (post nietzschéisme). Le culte du corps a remplacé son rôle de médiateur dans l'entretien des valeurs humaines. Par l'engagement personnaliste, Mounier revoit le statut de l’homme entier. Cet engagement apparaît comme une pédagogie et une "règle d'une vie saine" où la pensée et l’action sont constamment mises en tension ; il est une matrice des solutions futures. La liberté de la personne se trace un nouveau visage par celle d’autrui ; elle est "conditionnée" par celle-ci. Ainsi, la liberté est alors à la racine de l’engagement et condition de la libération de l’homme dans sa culture.
Work
2012
2012
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➥ Academic dissertation
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