Avec sa doctrine de l'anekāntavāda, souvent illustrée par la célèbre fable des aveugles et de l'éléphant, qui a également inspiré les grands maîtres soufis, le jaïnisme offre un intéressant cadre épis Avec sa doctrine de l'anekāntavāda, souvent illustrée par la célèbre fable des aveugles et de l'éléphant, qui a également inspiré les grands maîtres soufis, le jaïnisme offre un intéressant cadre épistémologique pour le dialogue interreligieux. Sans renoncer aux grands principes de la logique occidentale, elle rend possible l'articulation de discours cohérents en eux-mêmes mais contradictoires entre eux. Tout en refusant le scepticisme et le relativisme, mais aussi le dogmatisme, cette doctrine figure une logique de l'énonciation qui fait place à l'adversaire et à sa logique propre.

Le mari de mon coiffeur est dingue du dalaï-lama tandis que lui-même ne jure que par Mgr Lefebvre. Ma femme s’initie à la Kabbale avec les copines de son cours de Yoga. Mon fils, polytechnicien, fréq Le mari de mon coiffeur est dingue du dalaï-lama tandis que lui-même ne jure que par Mgr Lefebvre.
Ma femme s’initie à la Kabbale avec les copines de son cours de Yoga. Mon fils, polytechnicien, fréquente une
mosquée salafiste dans le 9-3 après avoir essayé le Mont-Saint-Michel, le Mont Athos et le Mont des Oliviers.
Nous tous, nous vivons « aux éclats ».
Le pluralisme est la face visible de la mondialisation. Le fait religieux n’y échappe pas. Certains dénoncent le supermarché des croyances et le bricolage religieux. Peut-être. Mais quel sens donner à cette confluence au regard de la foi dans le Dieu unique qui intervient dans l’histoire pour sauver tous les hommes ?
À la cacophonie de Babel répond la symphonie de la Pentecôte. C’est joyeusement que Rémi Chéno nous
enseigne à accueillir théologiquement la différence qui n’abolit pas la vérité, mais la transfigure.
Un livre dérangeant parfois, surprenant souvent, donnant à penser toujours. Une célébration de l’inconfort
glorieux de s’inscrire dans les pas de Celui par qui tout est.